DESIGNED BY MIXWEBTEMPLATES

Ahl al-Bayt

Dans la tradition musulmane, l'expression Ahl al-Bayt désigne les proches de Mohamed.

Les Sunnites et les différentes branches du Chiisme ne donnent pas tout à fait le même contenu à cette expression.


Point de vue sunnite
Le champ des gens de la maison est le plus large.

Sur le chemin de retour de son pèlerinage d'adieu, Mohammad fit une halte à mi-chemin entre La Mecque et Médine au lieu-dit Ghadir Khumm. Là, au cours d'un sermon, il annonça sa fin prochaine. Dans le hadith, dit Hadith de Ghadir Khumm, rapporté par Muslim, il aurait dit qu'il laissait derrière lui deux choses importantes : La première c'est le Livre de Dieu (Le Coran) et les gens de la maison (Ahlul bayt) :

Un jour, l'Envoyé d'Allah se leva parmi nous pour prononcer un sermon près d'un point d'eau nommé Khumm, entre La Mecque et Médine. Il loua Allah, fit Son éloge, exhorta les fidèles et leur rappela leurs devoirs, puis il dit: 'Ô hommes, je ne suis qu'un être humain en passe de répondre à l'appel de l'envoyé de mon seigneur. Cependant je laisse parmi vous ces deux arguments de poids : le premier est le Livre d'Allah qui contient la guidance et la lumière ; prenez le et tenez y vous ferme' Il nous incita à nous cramponner au Livre d'Allah et nous inspira l'amour du livre. Puis il continua: 'et les gens de ma Maison : je vous rappelle à l'obéissance à Allah.

Concernant les gens de la maison, Husayn demanda alors: 'et qui sont les gens de la maison, ô Zayd ? Ses épouses n'en font-elle pas partie ? Si, répondit Zayd, ses épouses en font bien partie, mais ce dont je veux parler sont les gens de la Maison qui n'ont pas le droit de recevoir les aumônes obligatoires. Et qui sont ils ? demanda Husayn. Ce sont les membres de la famille de Salman, Ali, Aqil, Jafar et de Abbas2.

Pour les Sunnites comme pour les Chiites, les descendants d'Ali font partie des gens de la maison. Les sunnites y incluent aussi les veuves de Mahomet, leurs descendants, les Hachémites et tous leurs descendants jusqu'à maintenant.

En réalité, les Gens de la maison désigne les descendants de la famille du Prophète par le sang, c'est-à-dire les descendants de :

Ali Ibn Abu Talib : Descendant des Hachémites, 4e Calife, cousin du Prophète.
Abbas Ibn Abd Al-Muttalib : Descendant des Hachémites, Ancêtres des Califes Abbassides, oncle du Prophète.
Aqil Ibn Abu Talib : Descendant des Hachémites, cousin du Prophète.
Jaafar Ibn Abu Talib : Descendant des Hachémites, cousin du Prophète.
Salman Al Farsi (dit "Le Perse") : Compagnon du Prophète, aurait reçu la bénédiction du Prophète qui l'a reconnu comme membre de l'Ahl Al Bayt.
Tous les descendants de Ali, Aqil, Abbas et Jaafar sont, jusqu'à maintenant, interdits d'aumône obligatoire, selon les dires du Prophète.

Bien que le Prophète lui-même ait interdit et condamné toute différence entre les musulmans à tous les niveaux en leur signifiant qu'ils sont frères de sang, certains ont quand même voulu honorer la postérité de sa famille en lui attribuant différents titres honorifiques tels que "Sayyid" (Mon Seigneur), "Habib" (Bien-aimé), "Mirza" (pour ceux qui descendent par voie maternelle) ou encore "Chérif" (noble).

Mais pour les musulmans chiites ces titres reviennent uniquement aux descendants du Prophète par la voie de ses petits-fils et de sa fille Fatima, excluant par conséquent les autres fils de Ali qui n'ont pas Fatima pour mère ils prennent pour preuve le récit du manteau (hadith Al-Kisa) où le prophète mit Fatima, 'Ali, Hassan et Hussein sous un manteau et dit qu'ils étaient sa famille. Seuls les sunnites ont gardé les titres pour l'ensemble des descendants de l'Ahl Al Bayt, jusqu'à maintenant, en bannissant toute différence parmi la postérité des Gens de la maison.

D'après la tradition Sunnite, toutes les femmes du Prophète sont membres à part entière des Gens de la maison. Certains des membres de la postérité des Gens de la maison ont pour tradition de porter un Turban vert, en souvenir de leurs ancêtres (le vert était la couleur du turban des quatre premiers Calife et était la couleur préférée du Prophète).

Certaines personnalités sont des membres des Gens de la Maison par alliance c'est-à-dire qui se sont unis à eux par la voie du mariage. Parmi eux, nous pouvons citer :

Omar Ibn Al Khattab, 2e Calife, marié à Umm Khulthumm Bint Ali
Othman Ibn Affan, 3e Calife, marié à Rukaya Bint Mohammad
.Aujourd'hui deux dynasties régnantes sont des descendant du prophète de l'Islam : les rois du Maroc et de Jordanie.

Point de vue chiite
Les Chiites s'appuient sur ce verset pour démontrer que les épouses du Prophète ne font pas partie des Ahlulbayt contrairement à ce que pourrait laisser croire le verset :

Le verset en entier, qui est un verset composé dit : « (1) Restez avec dignité dans vos foyers ! N'étalez pas avec coquetterie votre beauté à la manière des femmes de l'époque antéislamique ! Observez la salât ! Acquittez la zakât ! Obéissez à Dieu et à Son Prophète ! (2) O vous, les Gens de la Maison! Allah veut seulement éloigner de vous la souillure, et vous purifier totalement.» (Sourate al-Ahzâb, 33 : 33)

Si la première partie de ce verset est au féminin, il n'en est pas de même du reste du verset qui retourne exclusivement au masculin (en arabe 'ankum = de vous) et Yotahirrukum = vous purifier), ce qui prouve la séparation entre les deux parties de plus le mot maison (Bayt en arabe) est utilisé au singulier hors les épouses du prophètes avaient chacune leur propre appartement, si le verset parlait des femmes du prophète alors le mot "Bayt (maison)" aurait dû être employé au pluriel (Bouyout en arabe) pour signifier que chaque appartement a été purifié.

Les sunnites réfutent cette thèse car le premier verset est spécifique et le deuxième globale parlant tous les deux des Ahl al Bayt. En effet c'est un style d'apostrophe courant dans le Coran.

Car s'il s'agissait effectivement des épouses du Prophète, le verset se serait adressée à elles en employant le féminin en arabe: 'ankun-na = de vous [épouses du Prophète], et Yotahirkun-na = vous purifier [vous, les épouses du Prophète].

Les chiites se réfèrent donc aux hadith communs aux sunnites et chiites pour en conclure qu'il ne peut s'agir que des personnes cités dans les hadiths suivant, puisque l'expression 'Gens de la Maison' est au singulier, donc ils en concluent qu'il faudrait prouver que les épouses habitent dans la même maison qu'Ali, Fatima, Hassan et Hussein, chose qu'ils refusent catégoriquement.

Les sunnites réfutent aussi cette thèse en montrant que Mahomet n'habitait pas avec Ali, Fatima, Hassan et Hussein alors que Mahomet est la personne qui fait sans divergences partie des Gens de la Maison, et que ses épouses vivaient avec lui.

Les chiites répondent en disant que le prophète Mahomet était présent dans la maison d'Ali et Fatima lorsque le verset de la purification a été révélé, le fait que Mahomet habite ou pas dans la maison de Fatima et 'Ali ne change donc rien.

Pour les chiites les gens de la maison purifiés sont :

Mahomet
'Alî
Fatima
Hasan
Hussayn
Suivis des imams, ce qui pour les duodécimains signifie :

'Alî Zayn al-'Âbidîn
Muhammad al-Bâqir
Ja'far as-Sâdiq
Mûsâ al-Kâzim
'Alî ar-Ridâ
Muhammad al-Jawâd
'Alî al-Hâdî
Hasan al-Askarî
Muhammad al-Mahdî
Ces « gens de la maison » sont appelés les « quatorze infaillibles ».

La jurisprudence chiite prévoit que ni les « gens de la maison » ni les descendants directs de Mahomet par l'un des douze imams (Sayyid) ne peuvent percevoir d'aumône (Zakat). Ils peuvent percevoir l'aumône de fin du Ramadan (Zakat al-Fitr) d'un autre sayyid. Ils peuvent recevoir une part du (Khums) avec l'autorisation des Marja'-e Taqlid.